Une étude de grande ampleur menée par le Children’s Hospital of Philadelphia (CHOP), en collaboration avec l’Université de Californie à Berkeley et l’Université Columbia, démontre que la possession d’un smartphone dès le début de l’adolescence augmente les risques de dépression, d’obésité et d’insuffisance de sommeil.
Publiée dans PEDIATRICS, la recherche analyse les données de plus de 10 000 adolescents américains, collectées entre 2018 et 2021 dans le cadre de l’étude ABCD (Adolescent Brain Cognitive Development).
Pourquoi cette étude ?
Face à l’inquiétude croissante des familles, chercheurs et éducateurs s’interrogent sur l’impact réel des smartphones sur la santé mentale et physique des adolescents.
Si les effets des écrans avaient déjà été étudiés, les conséquences spécifiques du smartphone restaient floues.
Cette étude apporte enfin des données précises.
Smartphone à 12 ans : un risque accru pour la santé mentale et le bien-être
Les chercheurs ont observé que :
Posséder un smartphone à 12 ans augmente les risques de :
dépression,
obésité,
manque de sommeil.
Plus le smartphone est acquis tôt, plus les risques augmentent, notamment pour :
l’obésité,
les troubles du sommeil.
Les jeunes qui reçoivent un smartphone entre 12 et 13 ans présentent également plus de troubles de santé mentale que ceux qui n’en ont toujours pas à 13 ans.
Ce que dit le chercheur principal, Dr. Ran Barzilay
Selon le Dr Ran Barzilay, psychiatre spécialisé dans la prévention du suicide chez les jeunes :
“Nous ne disons pas que les smartphones sont mauvais pour tous les adolescents. Nous encourageons une approche réfléchie. Les smartphones peuvent renforcer les relations sociales, soutenir l’apprentissage et offrir des ressources positives. Mais ils comportent aussi des risques réels.”
Il rappelle que le smartphone peut être utile à des fins de sécurité ou de communication, mais qu’il nécessite un encadrement parental rigoureux.
Ce que les chercheurs étudieront ensuite
Les futures études viseront à déterminer :
les applications et types d’usage les plus nocifs,
quels jeunes sont les plus vulnérables,
comment protéger efficacement les enfants qui utilisent un smartphone.
Recommandations pour les parents
Les experts proposent plusieurs conseils pratiques :
1. Établir des règles claires avant la remise du téléphone
Créer un accord familial définissant :
les horaires d’utilisation,
les limites de contenu,
l’usage pendant les devoirs et les repas.
2. Encadrer l’usage dans les chambres
Limiter l’accès au téléphone :
dans les chambres le soir,
à table,
pendant les périodes d’étude.
3. Paramétrer les réglages de confidentialité et de contenu
Bloquer les contenus inappropriés et discuter régulièrement des problèmes liés au smartphone :
sommeil perturbé,
conflits sociaux,
cyberharcèlement.
4. Encourager les périodes sans écran
Pour favoriser :
l’activité physique,
la santé mentale,
le sommeil réparateur.
En donnant un smartphone trop tôt, les jeunes sont exposés à des risques réels pour leur santé physique et mentale. Les parents ont un rôle clé à jouer pour accompagner, surveiller et encadrer cet usage, tout en profitant des aspects positifs que peut offrir la technologie.
Soraya Ades.
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