En Haïti, le secteur informel constitue l’épine dorsale de l’économie nationale. Bien qu’il n’existe pas de définition universelle des microentreprises, la majorité d’entre elles sont classées dans l’informalité. Déjà en 1998, près de 90 % de la population active opérait dans ce secteur (Lumarque, 1998). En 2023, ce chiffre reste très élevé, dépassant les 70 %, selon la Banque de la République d’Haïti (BRH).
Le secteur privé haïtien fonctionne ainsi largement en dehors des cadres réglementaires. Plus de 90 % de la main-d’œuvre y est employée sans couverture sociale ni structure juridique formelle. En 1999, l’IHSI estimait déjà que 85 % des emplois non agricoles relevaient du secteur informel — un constat qui, près de 25 ans plus tard, reste d’une brûlante actualité.
Cette prédominance de l’informalité soulève des enjeux majeurs en matière de protection sociale, d’accès au crédit, d’autonomisation économique et de reconnaissance des droits, notamment pour les femmes, nombreuses dans les activités informelles. Encourager la transition vers une économie plus structurée et inclusive devient essentiel pour renforcer la résilience et l’équité en Haïti.