La Cour interaméricaine des droits de l’Homme se penche actuellement sur une affaire sensible qui remonte aux années 1996-2000, sous la présidence d’Alberto Fujimori : les stérilisations forcées de milliers de femmes péruviennes, pour la plupart issues de communautés indigènes et défavorisées. Cette politique de contrôle des naissances, menée au nom du développement, aurait été appliquée sans consentement éclairé, avec des méthodes coercitives.
Au centre des audiences, l’affaire de Celia Ramos, décédée en 1997 après une ligature des trompes subie sans son accord informé. Sa fille, Marisela, a livré un témoignage bouleversant devant la Cour, appelant la communauté internationale à reconnaître ces actes comme des crimes contre l’humanité. Elle incarne aujourd’hui la voix des survivantes et des familles brisées.
Des dizaines d’autres femmes, comme Margarita Rojas et Rosa Lapobendia, ont également raconté avoir été contraintes à subir ces interventions, parfois en échange de denrées alimentaires. Ces récits mettent en lumière l’ampleur des violations et le mépris pour les droits fondamentaux des femmes concernées.
Une reconnaissance officielle de la responsabilité de l’État péruvien par la Cour pourrait constituer une avancée majeure. Elle ouvrirait la voie à des réparations symboliques et matérielles, tout en contribuant à rompre le silence autour de cette tragédie longtemps ignorée.
La réddactio